5e : L'Auberge Vermeille

Après plusieurs jours passés dans les plaines dans la direction approximative du Promontoire de Baden, vous ressentez une certaine lassitude. Le confort rudimentaire de Roc Durgis, le faste de la citadelle de Pardrum vous manquent... Le pays de votre enfance a bien changé. Ou peut-être est-ce vous qui avez pris conscience du monde qui vous entoure. Vous croisez peu de gens et évitez les contacts, de crainte d'attirer l'attention, mais un beau jour, vous rencontrez un homme qui vous indique qu'il serait plus commode de prendre une péniche à Eau-Vive pour se rendre au Promontoire. Il vous parle d'un gnome appelé Gradel. Il vous renseigne également une auberge toute proche où vous pourrez manger et vous reposer. Et prendre un bain. Vous n'hésitez guère.

L'auberge en question est un bâtiment tout en longueur avec une petite écurie et une palissade de rondins pointus. A l'intérieur, un gnome négociant, un demi-orque mercenaire et deux humains - un chasseur et un paysan. Le couple qui tient l'auberge est composé de Gracius et d'Anabella. Vous comprenez que pour mériter le couvert et le gîte, vous allez devoir proposer vos services. Mais tous ne profitent pas des bienfaits du lieu. Bran et sa soeur Imé préfèrent rester dehors, sous la tente halfeline. En effet, Bran craint qu'on refuse l'entrée à son wogren et Imé ne laissera pas son frère dehors. Pourtant, tout le monde s'affaire : Mélys s'occupe des chevaux, de l'écurie et d'un filet de chasse aux oiseaux. Caron propose d'aider Anabella à ranger la salle commune. Seren répare l'armure du demi-orque et affûte la lame du couteau du gnome. Bran part chasser avec son wogren et ramène un sanglier famélique. Imé réparera le toit. Quérabag, lui, a accepté de ne pas tuer le demi-orque tout de suite et s'est même permis de lui parler amicalement...

D'une conversation avec le gnome, vous apprenez que la vie semble presque normale à Eau-vive, même s'il y a une garnison orque... Une certaine forme de commerce s'y est même installée. Les gnomes œuvrant à l'acheminement des biens dans toutes les plaines de l'Eren. Caron obtient une carte de la région bourrée d'annotations potamologiques en échange d'un fétiche magique. Vous voyez ainsi que vous ne preniez pas exactement la bonne direction vers le Promontoire. Cela semble vraiment plus simple par voie fluviale. A la nuit venue, Bran, Imé et le wogren retournent sous la tente et Seren assure un tour de garde à l'extérieur. Imé remarque d'étranges bruits se rapprochant de l'auberge : des humanoïdes s'en viennent dans l'obscurité...

Imé réveille Bran, mais celui-ci ruine toute chance d'approche discrète en marchant sur la queue du wogren... Imé fonce, suivie par son frère puis par Seren, attiré par le cri de l'animal. Elle tente de désarmer un archer qui se présente devant elle, provoquant la colère des nouveaux venus, qui tirent sur Bran et l'abattent. Le combat semble déséquilibré, car les arrivants sont nombreux. Mais Imé entre en rage à la vue du corps inanimé de Bran. Elle fait pleuvoir les coups de griffes sur les "primitifs" vêtus de fourrures et recouverts de peintures de guerre.  Les choses deviennent alors confuses. Réveillé par son familier, Caron emmène le reste du groupe dehors et lance un sort de brume de dissimulation pour protéger leur approche. Les assaillants allument des flèches dans l'intention manifeste d'incendier l'auberge. Imé, dans sa rage, n'entend pas vraiment le chef des archers proposer de faire la paix : elle l'égorge. Voyant les choses tourner à la violence pure, Seren, qui tentait de comprendre ce qui se passait, prend la défense de sa barbare alliée... Voyant la scène et les flèches enflammées, Quérabag retourne prévenir les gens de l'auberge, qui se préparent pour l'incendie avec des seaux d'eau. Le groupe à l'extérieur tente de calmer Imé, mais il faut attendre que sa rage se termine pour pouvoir la raisonner... Englobée dans la brume, sous une pluie de flèches, la dorne entend venger son frère dont le wogren a été abattu également. Elle repart donc à l'assaut. Blessée, brûlée, fatiguée, elle sort enfin de sa rage et tente de rejoindre le groupe qui a battu en retraite. Ce qui l'épuise totalement. Elle est récupérée et ramenée dans l'enceinte de l'auberge, en proie aux flammes...

En désespoir de cause, Mélys demande la raison de cette attaque et entend les mots d'assassin et de cannibale... Vous comprenez alors... La viande aux couleurs bigarrées, les saucisses épicées... Vous avez mangé de la chair humaine ! Gracius et Anabella tuent et découpent des gens en morceaux pour les servir à leurs clients ! Et les "bandits" sont là pour mettre un terme à leurs activités... Vous décidez donc que ce combat n'est plus le vôtre... Vous partez par petits groupes, laissant le nain derrière vous, car il a tenu à régler son compte au demi-orque et à livrer les tenanciers aux assaillants... On ne vous inquiète pas mais justice est rendue par l'épée et les deux cannibales sont décapités devant leur commerce en flammes... Plus loin sur la route, vous vous réunissez et vous maudissez le manque d'organisation de votre groupe, reprochant à Imé de n'avoir pas laissé place à la négociation... Vous vous promettez de ne plus jouer aux francs tireurs à l'avenir, car il en va de la réussite de votre mission et de l'honneur du clan... Mais les premières failles commencent à affaiblir la bonne entente qui régnait entre vous... Car il en va ainsi du destin des braves dans le monde voulu par l'Ombre...