Introduction et glossaire

Introduction

Eshaton, Ainsi se nomme la fin du monde. Le jour où le feu s'abattit des cieux et embrasa les continents, dévorant les hommes. La planète trembla, tordue de douleur comme un malade à l'agonie. Mais si la Terre survécut, elle fut transformée à jamais.

Quand l'Eshaton frappa et que les peuples d'antan périrent, des dizaines de milliers de cultures disparurent avec eux. Les survivants se mirent en quête de nourriture et d'eau potable. Jetant un regard vide aux carcasses des véhicules de leurs ancêtres, ils erraient à travers les ruines d'une civilisation naguère florissante. Une civilisation dont ils s'étaient dépouillés par la force des choses, comme un serpent qui mue. Libérés de toute morale et toute éthique, emplis d'une naïveté infantine, ils contemplaient leur monde dévasté, les paysages torturés par les éléments, les régions toxiques, inaccessibles... Ils savaient seulement qu'ils devraient tenir bon contre ce nouvel environnement sous peine d'y succomber.

Dans l'ombre des cratères, quelque chose d'agite. Y-a-t-il un avenir pour l'humanité ?

2073

L'Eshaton. Une pluie d'astéroïdes issus des confins de l'univers s'abat sur la Terre et sonne le glas de la civilisation telle que nous la connaissons.

2595

500 ans ont passé. La Terre subit une nouvelle ère glaciaire. Les glaciers s'étendent sur l'ensemble du monde d'autrefois. L'Amérique, l'Asie et l'Australie ont disparu. Les seules régions habitables sont désormais l'Europe et l'Afrique. Alors que la première subsiste sous une gangue de givre et de neige, la seconde s'est métamorphosée en paradis subtropical. La méditerranée est redevenue le centre du monde.

Et l'humanité n'a pas dit son dernier mot. Des cendres de la civilisation ravagée émerge un nouveau monde, que se disputent divers clans, sectes et tribus. Des sectes apocalyptiques érigent de formidables bastions. Des cités se développent autour des clans. Des villes frontalières apparaissent une fois la poussière du cataclysme retombée. Une race entière s'acharne à exhumer les reliques des générations d'antan, s'activant avec audace à rebâtir une glorieuse civilisation.

Mais dans l'obscurité des cratères se prépare un nouveau bouleversement. Un étrange virus, jusqu'ici caché sous la coque de glace des astéroïdes, a commencé à infecter l'ADN des hommes. Surnommée l'amorce, il provoque des mutations, métamorphosant ceux qu'il touche en une nouvelle race d'êtres humains, les prédateurs ultimes. Ainsi naît l'Homo Degenis.

Et ce nouveau phénomène se révèle capable de spolier l'Homo Sapiens de sa place au sommet de la chaîne alimentaire. Disposant d'incommensurables pouvoirs psychiques, l'Homo Degenesis a déclaré la guerre à l'humanité, qui s'apprête à riposter sans retenir ses coups. La bataille pour l'héritage de la planète a commencé.

L'amorce

Cette substance mystérieuse s'échappa des cratères, des années après l'impact. Elle s'éleva dans une brume noire et incorporant des spores microscopiques dans la matière organique. Les spores s'effilochaient et s'enroulaient en boucles fractales autour de l'ADN même de leur hôte. Au lieu d'ajouter quelque chose, elles reprogrammaient son code génétique et ouvraient des chemins alternatifs afin de les corrompre.

L'amorce infectait, rejetait et optimisait une nouvelle espèce. Ainsi naquit l'Homo Degenesis.

Des spectres émergeaient des ombres de chaque cratère. Des créatures torturées dont la peau blême et distendue recouvraient des tumeurs de la taille d'un poing. Des piquants jaillissant d'ossatures déformées. Des paupières cousues sur des yeux emplis de visions du passé et de l'avenir.

Mieux adapté que le vieil Homo Sapiens et doté de compétences psychiques dépassant l'imagination, l'Homo Degenesis s'éleva au sommet de la chaîne alimentaire. Déjà, ses griffes agrippaient la cheville de l'humanité; un dernier sursaut, et elle basculerait de son trône.

C'est alors que la résistance se dressa. L'humanité n'entendait pas abandonner son statut sans se battre.

Décomposition

Quelques décennies après l'Eshaton, plus rien ne subsistait à proximité des cratères. L'amorce avait recouvert les collines vitrifiées comme un vernis. Elle persévéra sous forme de spores fongiques cachées dans les vallons, enfouies dans la poussière, charriées par le vent et les cendres.

L'infection avait commencé.

Quand les humains aperçurent l'infection fongique pour la première fois, ils s'imaginèrent que la Terre était en train de pourrir. Ils l'appelèrent "Sepsie".

Le mycélium, cycles après cycles, s'étendit et forma des champs, altérant le paysage et envahissant la zone au fur et à mesure qu'il épuisait les ressources de la Terre.

Champs de spores-mères

Les plus grands champs de spores mesurent plusieurs kilomètres de large. La Sepsie plane au-dessus d'eux sous la forme de voiles qui se balancent dans le vent comme des bannières. Selon toutes probabilités, ils ont déjà effectués plusieurs cycles. Une autre floraison débute au centre, et le mycélium continue de s'enfoncer dans le sol jusqu'au moment où il atteint les couches riches en nutriments. De nouveaux anneaux se forment au-dessus des anciens, plus profond cette fois; les monticules se sont élevés. La forme concentrique du champ devient clairement visible. Cycle après cycle, le champ d'étend.

Brûlure

La floraison d'un champ de spores-mères donne naissance à des bourgeons d'un pourpre poudreux. La membrane externe est plus dure, si bien que les bourgeons peuvent être cueillis sans éclater au moindre contact.

Ceux qui respirent ou ingèrent les spores-mères sont précipités dans un voyage au-delà de la compréhension humaine. Le froid devient tolérable. La faim n'est plus qu'une étoile agonisante à l'intérieur de la galaxie de neurones du cerveau.

Les spores-mères sont appelées brûlure. Elles constituent une drogue puissante et recherchée. Les spitaliers et les jugent traquent les consommateurs, allant jusqu'à sévir par la peine de mort. Cependant, les effets, variant selon la cratère d'origine, n'a pour conséquence que d'augmenter la clientèle jours après jours.

Le germe

La brûlure corrompt. Une fois inspirée, les spores continuent de se développer bien après que les effets de la drogue se sont dissipés. Chez certains, ce processus est irréversible. Les fleurs de la pourriture chatouillent la gorge de la victime. Le champignon s'étend autour de sa bouche. Où qu'il aille, il tousse des glaires et un mucus mousseux. Où qu'il dorme, la sepsie se propage à travers le sol en direction des murs, cherchant péniblement à se répandre vers l'extérieur avant de décoller et d'infecter les autres. C'est un léperos, une menace. Seul le feu peut le purifier.

Les cinq extases

Il y a cinq sortes de psychonautes. Cinq genres à étudier et à détruire. Chacun d'eux peur créer des phénomènes en accord avec son chakra et manipuler son environnement. Tandis que l'un déchaîne les araignées, des scolopendres et des scorpions, l'autre libère une armée de fourmis, de guêpes et de termites, alors qu'un troisième envoie des vagues de sangsues et de puces. Cinq plaies entourent les psychonautes, les protègent et propagent l'infection. Une mouche porteuse de spores peut sceller votre sort. Ces cinq manifestations sont appelées extases et chacune correspond à une région.

Psychovores


Tandis que les fragments d'astéroïdes creusent d'innombrables cratères dans le sol de l'hémisphère nord, l'un d'eux changea de trajectoires et fendit le ciel surplombant l'Afrique. Au-dessus du Soudan, la météorite pénétra l'atmosphère avant de plonger dans l'Atlantique à une vitesse foudroyante.

Mais l'Afrique ne fût pas épargnée. Le projectile fit grimper la température à plus de 2200° et traça une longue trainée enflammée dans le ciel. Avec une pression atmosphérique de plusieurs milliers de tonnes, un tsunami frappa le continent africain. A une vitesse phénoménale de 6 km/s, la vague ravagea tout sur son passage. Elle creusa une faille de plus de 2000 km de long et près de 300 km de large : La Dhoruba.

Quand la nature repris ses droits sur les lieux, elle avait changé. Elle était infectée ! Les feuilles se mirent à pousser en forme d'hexagones et d'octogones parfaits. Toutes les branches étaient hérissées d'épines.

Les arbres étaient chargés de fruits vitreux qui volaient en éclats quand ils finissaient par tomber. Les étranges plantes envahirent les arêtes de la Dhoruba et colonisèrent la Terre. Aujourd'hui, les Afrikains les connaissent sous le nom de psychovores, le plus grand défi que le peuple afrikains ait jamais affronté.